Depuis le début de la crise sanitaire, il est beaucoup question de l’évolution de l’usage des réseaux mobiles et des nouvelles habitudes de travail et de consommation qui s’établissent pour durer. Les effets de ces mutations de fond soulèvent énormément d’interrogations. Dont celle de la consommation de la bande passante et des capacités des fournisseurs d’accès à soutenir cette demande en hausse constante.

Faut-il craindre une saturation du réseau mobile avec le nouveau confinement ?

Souvenez-vous, au moment du premier confinement planait le spectre de la saturation des réseaux internet et mobiles. Les autorités et les opérateurs avaient pointé du doigt les grands sites de streaming tels que Netflix et YouTube. Mais qu’en est-il vraiment ? Doit-on craindre une nouvelle vague d’inquiétude avec le deuxième confinement et l’élection américaine suivie avec grand intérêt depuis chez nous aussi ?

S’il n’y a pas eu d’impact significatif sur les connexions internet, à part lorsqu’il y avait une forte demande sur des sites qui n’avaient pas été conçus pour cela ou un engorgement sur une interconnexion, les ralentissements étaient ponctuels et de courte durée. En revanche, on a constaté une baisse moyenne de 10% sur le réseau mobile à fin mars. Cela était dû au fait que les antennes destinées à un usage résidentiel n’étaient pas prévues pour absorber un tel regain de trafic.

Quels sont ces nouveaux usages ?

Voici quelques chiffres tirés d’une étude Kameleoon du mois de mai 2020 pour vous donner une idée de ce que font les Français en ligne :

  • 22 % se sont convertis au digital dans leur vie quotidienne (courses, divertissements, presse, consultations médicales, etc.).
  • 11% déclarent passer deux fois plus de temps sur les divertissements numériques (VOD, musique, livres, etc.)
  • 41% en plus de lecteurs de presse
  • 73% font leurs achats
  • 54% suivent des cours
  • 50% ont consulté un médecin

On constate par ailleurs une forte augmentation de l’utilisation des réseaux sociaux. Notamment, le nombre d’abonnés à YouTube qui a augmenté de plus de 20 % et de 15 % pour le nombre de vues. Il est intéressant de constater qu’avec plus de temps libre et moins d’accès à certains services, nombreux sont ceux qui ont décidé de développer de nouvelles compétences à l’aide de tutoriels en ligne.

Les jeux vidéo ont été et demeurent un loisir très prisé. Au niveau global pour le premier trimestre 2020, 13 milliards de jeux ont été téléchargés par les utilisateurs mobiles. Et pour un total 17 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 5% par rapport au dernier trimestre de 2019.

Et pour terminer, la mutation la plus important : avec la fermeture des bureaux et des écoles, une adoption massive et forcée du travail à distance a bouleversé durablement les habitudes de travail et d’apprentissage. Étudiants et collaborateurs se sont tournés vers les applications de vidéoconférence, de travail collaboratif, de gestion d’équipe et de connaissance. On notera par exemple que Zoom a été l’une des dix applications les plus téléchargées au monde au mois de mars 2020, la plaçant devant Netflix.

Quelles sont les recommandations d’utilisation du réseau mobile pour les semaines à venir ?

Elles sont les mêmes que lors du premier confinement :

  • Utiliser de préférence le Wi-Fi plutôt que les connexions mobiles pour les visioconférences, le streaming et les jeux en ligne
  • Préférer une définition standard plutôt que HD ou 4K
  • Faire ses téléchargements et mises à jour de jeux vidéo en heures creuses

Le risque d’engorgement des réseaux mobiles est évidemment supérieur dans les grandes villes, si les usagers n’utilisent pas leur connexion fixe. Il n’impacte toutefois pas le reste du réseau puisque les goulots d’étranglement se situent au niveau des antennes. Il n’y a donc pas à priori de souci à avoir si vous êtes en zone rurale et pas connecté à la fibre. Vous pourrez continuer à utiliser votre 4G.

Par ailleurs, le déploiement des antennes 4G sur le territoire national a été poursuivi pendant le premier confinement et continuera pendant le deuxième. Il en va de même pour les stations 5G, dont le réseau doit être opérationnel d’ici à la fin de l’année. Comme l’a annoncé l’opérateur Orange lors de l’annonce de ses résultats du 3ème trimestre 2020.

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