Le déploiement de la cinquième génération de communications mobiles (5G) est lancé en France depuis la fin de l’année 2020. Il couvre déjà plus d’une centaine de villes. Même si ce déploiement est critiqué de toutes parts, soit pour les dangers potentiels que peuvent présenter les ondes de la 5G ou le retard que nous accusons par rapport à d’autres pays, le bond technologique qu’elle représente doit permettre aux entreprises françaises de rester dans la course pour se placer sur la scène mondiale de l’innovation.

Où en sont les opérateurs dans le déploiement de la 5G ?

Suite aux enchères pour l’attribution aux opérateurs des bandes de fréquence comprises entre 3,4 et 3,8 GHz, les quatre opérateurs français se sont vu attribuer des blocs fréquences qu’ils ont pu mettre en service dès la fin 2020 dans une centaine de villes. Le déploiement du réseau peut également être suivi sur le site de l’ARCEP qui procède à des mises à jour régulières.

Les grandes lignes du déploiement sur les années à venir sont : 

  • 2022 : 3 000 antennes 5G déployées par opérateur
  • 2023 : Disponibilité  de la bande 1,5 GHz et lancement des services différenciés permettant de prioriser certaines applications (secours, véhicules autonomes, etc.)
  • 2024 : 8 000 antennes 5G déployées par opérateur, dont 50% en zone rurale et couverture de tous les sites olympiques 
  • 2025 : 75% de la population couverte, dont tous les centres urbains et les grands axes de communication
  • 2027 : Couverture du réseau routier principal
  • 2030 : Réseau à 100 % 5G 

Quel est l’intérêt de passer à la 5G ?

La 5G ouvre d’énormes possibilités pour les applications industrielles, les véhicules autonomes, les objets connectés, la télémédecine, etc. Elle offre notamment des performances sans commune mesure par rapport à la 4G+ : 

  • Des volumes de transmission théoriquement multipliés par 100 
  • Des débits jusqu’à 4 fois plus rapides
  • Un temps de latence inférieur à une milliseconde

Pour le grand public, si l’intérêt de la 5G est aujourd’hui relativement limité, à moins d’aimer regarder des films ou jouer en ligne en mobilité, elle peut représenter une solution pour les zones non encore couvertes par la fibre. Et cela avec des performances supérieures à celle que l’on peut espérer d’une connexion résidentielle. La 5G peut représenter une solution pour équiper les zones peu ou pas desservies.

Généralisation des tests d’usage de la 5G pour les applications professionnelles

Enjeu stratégique pour l’industrie française, c’est début 2018 que des pilotes pour la 5G avaient été lancés à travers la France pour que les différents acteurs puissent commencer à tester les différents cas d’usages dans des domaines aussi variés que :

  • la mobilité connectée : notamment les navettes autonomes, les voitures particulières autonomes ou le marquage intelligent sur la chaussée testés à Transpolis près de Lyon.
  • l’internet des objets (IoT) : expérimentation pour des applications industrielles dans une zone d’activité à Saint-Priest.
  • la ville intelligente : la valorisation de l’éclairage public à Bordeaux pour déployer de nouvelles infrastructures et notamment une connectivité ultra haut débit dans des espaces de forte densité. 
  • la réalité virtuelle : des solutions de vidéo 360° testées dans la pépinière d’entreprise du Smart Campus Nokia de Paris-Saclay.
  • la télémédecine qui prend tout son sens avec la pandémie et aussi la généralisation de la téléconsultation.
  • l’industrie du futur : le Grand port du Havre associé aux industriels de la zone portuaire ont lancé un test visant notamment à gérer les opérations logistiques. C’est aussi pour l’exploitation des terminaux à conteneurs.
  • et également la vidéo ultra-haute définition, les jeux vidéos et toutes sortes d’autres expérimentations techniques.

Et la 6G, on en parle ?

La 5G est encore loin d’être complètement déployée en France. Ailleurs, on parle déjà de la 6G. La course à l’innovation est lancée. Mais la Chine a déjà pris une longueur d’avance. Avec une mise en orbite d’un premier satellite expérimental 6G en novembre 2020. Et si tous les usages de la 6G ne sont pas encore identifiés, la Chine teste des bandes de fréquence térahertz (THz) qui pourraient être utilisées pour transmettre des images depuis l’espace.

Selon les experts, la vitesse de la 6G pourrait atteindre un téraoctet (To) par seconde. Ce qui est 8 000 fois plus rapide que ce que peut offrir la 5G. Avec de telles performances, les possibilités technologiques sont presque illimitées, mais la 6G ne sera pas disponible avant 2030.

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