La 6G commence déjà à faire parler d’elle, bien que la 5G soit loin d’être totalement déployée dans l’hexagone. En effet, les professionnels des technologies sans fil n’ont pas attendu pour plancher activement sur la sixième génération de réseau mobile. Elle devrait séduire de nombreuses entreprises par les améliorations spectaculaires qu’elle annonce en termes de performances et d’usages.
Faisons le point sur la 6G, dont le lancement commercial devrait avoir lieu en 2030.
Quels seront les avantages de la 6G par rapport à la 5G ?
Comparée aux performances de la 5G, la 6G fait miroiter des bonds technologiques :
- Alors que la 5G promet des débits 10 fois plus élevés que la 4G, la 6G vise des réseaux 100 fois plus rapides que la 5G. La 6G devrait permettre d’atteindre des débits de données théoriques supérieurs aux 100 Gbps, certains professionnels évoquant des capacités de pointe potentielles allant jusqu’à 1 téraoctet par seconde (soit 8000 Gbps) ;
- La latence sera de l’ordre de dix fois inférieure à celle de la 5G, soit inférieure à 1 microseconde ;
- L’informatique périphérique mobile (MEC) sera intégrée à tous les réseaux 6G, alors qu’elle nécessite actuellement d’être ajoutée aux réseaux 5G existants ;
- La densité des objets connectés pourrait atteindre 10 millions par km² ;
- Le réseau 6G s’annonce beaucoup plus robuste et fiable que celui de la 5G. C’est un facteur indispensable dans les secteurs des transports autonomes et de la santé à distance.
Comment fonctionnera la 6G ?
La 6 G se démarque notamment par l’exploitation de fréquences térahertz : le réseau devrait se baser sur des fréquences comprises entre 100 GHZ et 30 Thz.
La 6G devrait être capable d’utiliser sélectivement plusieurs fréquences afin de les ajuster en fonction des absorptions mesurées.
Des défis techniques à relever
Si les recherches ont débuté et les premiers essais ont été réalisés, les défis techniques nécessaires à l’exploitation des ondes Térahertz sont encore grands. Ils concernent notamment :
- Les performances sur la distance. Une fréquence plus haute possède un meilleur débit, mais porte moins loin qu’une faible fréquence. La puissance de la 6G doit donc être amplifiée pour conserver son efficacité sur la distance ;
- L’emplacement des antennes. Pour que la 6G fonctionne, les antennes devraient être espacées d’une centaine de mètres. Si cela est envisageable dans les milieux urbains, les difficultés risquent de se poser dans les milieux ruraux et autres espaces mal couverts par les technologies mobiles. C’est pourquoi des travaux sur la faisabilité de solutions alternatives ont démarré, comme celles sur les plateformes satellites. Les zones telles que les océans et les espaces aériens bénéficieraient alors de connectivité sans fil.
Quels seront les usages de la 6G ?
La 6G réalisera-t’elle l’intégration du monde physique réel et du monde numérique virtuel comme le préconisent certains ? L’expérience le dira, mais il est certain que les ambitions autour de la 6G sont immenses.
Citons plusieurs domaines qui devraient connaître des innovations de rupture grâce à la technologie 6G :
- L’intelligence artificielle : la 6G en permettra un usage intensif ;
- Les voitures autonomes : leur fiabilité sera validée grâce à un temps de latence exceptionnellement faible (quasi instantané) ;
- La télémédecine : des opérations à distance ont déjà été réalisées avec la 5G. La 6G assurera une sécurité et une fiabilité dans ce secteur sans commune mesure avec le réseau actuel ;
- La localisation et l’imagerie, qui verront leurs performances décuplées ;
- Les jumeaux numériques : c’est une des promesses de cette nouvelle technologie, avoir la capacité de créer son jumeau numérique et d’interagir avec lui. Ces clones numériques seront capables de répliquer des humains, des objets, des machines, voire des lieux, comme une usine. Cela permettrait notamment aux entreprises de s’affranchir des tests physiques nécessaires pour valider un nouveau produit. Cela servira aussi au domaine de la santé, qui aura par exemple la possibilité de tester l’effet de nouvelles molécules sur l’organisme.
